Sucre et santé publique

Sucre et santé publique

Sucre et santé publique

En 2002 l’OMS a publié un document connu sous le nom de TRS 916, ce rapport stipule clairement que, quand il n’en est pas la cause, le sucre contribue considérablement aux maladies métaboliques chroniques et à l’obésité.

 

En juin 2009, soit au tout début du premier mandat de son mari, Michelle Obama fait un discours dans le jardin de la Maison Blanche indiquant que : ‘L’obésité, le diabète, les maladies du cœur, l’hypertension sont toute des maladies liées au régime alimentaire et le sucre consommé en excès en est l’une des causes principales.‘

 

En France, malgré les élections de 2017, aucun politique ne s’est positionné sur le sujet. Néanmoins, la consommation excessive de sucre pendant des années entraine divers problèmes de santé publique dont nous commençons à peine à faire face aux ravages.

 

Les caries

Le Dr Francesco Branca, Directeur du Département Nutrition pour la santé et le développement de l’OMS déclare : ‘Nous disposons de données fiables montrant qu’un apport en sucres libres inférieur à 10% de la ration énergétique totale réduit le risque de surpoids, d’obésité et de carie dentaire.’

 

Toujours sur le site de l’OMS, on peut lire : ‘Des études ont été menées entre les quelques années précédant la Seconde Guerre mondiale et 1946, époque où la disponibilité des sucres a chuté de manière spectaculaire, passant de 15 kg à 0,2 kg par personne et par an. Cette «expérience naturelle», lors de laquelle on a constaté une baisse de l’incidence des caries dentaires, est à la base de la recommandation selon laquelle ramener l’apport en sucres à moins de 5% de la ration énergétique totale réduirait l’incidence des caries dentaires.’

 

Les caries trouvent leur origine dans des bactéries contenues dans notre bouche qui se nourrissent de glucose mais aussi de fructose, d’amidon, de cellulose et de lactose. Elles transforment ces éléments en acides qui rongent l’émail des dents les fragilisant ainsi. Si en plus d’être sucrés, les aliments ingérés sont acides comme par exemple le ketchup, les sodas ou encore les boissons énergétiques l’effet dévastateur pour nos dents est démultiplié.

 

En France, 20 à 30% des enfants âgés de 4 à 5 ans auraient déjà une carie et jusqu’à 80% des adolescents.

 

Le sucre contribue indirectement et n’est pas le seul responsable des caries mais il est clair qu’une diminution de sa consommation à pour effet à une baisse du risque d’en développer.

 

Obésité

L’obésité est liée à plus de 60 maladies chroniques.

 

En France15,8% des hommes sont obèses, 15,6% des femmes et 3,5% des enfants de 3 à 17 ans. Le chiffre concernant les enfants n’est pas véritablement marquant mais il le devient lorsque l’on élargie aux personnes en surpoids.

 

41% des hommes sont en surpoids et 25 % des femmes, 18% des enfants de 3 à 17 ans. Plus d’un enfant sur 5 est confronté à des problèmes de poids excessif, 56,8% des hommes et 40,9% des femmes.

 

Un enfant avec un parent obèse a 40% de chance de devenir obèse et cela monte à 80% si ses 2 parents sont obèses.

 

Il s’agit d’une moyenne qui varie en fonction des catégories sociaux professionnelles. Ainsi selon le rapport 2017 de L’Etat de santé de la population en France 21,5% des enfants d’ouvriers en CM2 sont en surpoids ou obèses, contre 20,2% pour les enfants d’employés et 12,7% des enfants de cadres. Dans une de ces analyses le Centre d’Etudes et de Prospectives indique : ‘Les boissons sucrées (sirops, sodas), qui sont traditionnellement peu consommées en France par rapport à d’autres pays, sont privilégiées par les personnes de faible niveau de revenu, d’après le Baromètre INPES. L’écart de consommation quotidien entre les enfants et adolescents de niveaux socioéconomiques extrêmes atteint 90 ml par jour.’

 

Dans un document de travail de novembre 2013 le centre d’Etudes et de Prospectives écrit : ‘Les différences sociales ne se lisent pas que dans les types de produits consommés et dans la corpulence des mangeurs ; elles concernent aussi le degré de transformation des produits achetés. Alors que les produits transformés (surgelés, conserves, plats cuisinés, salades en sachet, etc.) étaient, à l’origine, l’apanage des classes supérieures, une étude de l’INRA27, basée sur les données d’achats 2007 du panel de consommation Worldpanel, montre que tel n’est plus vraiment le cas. Ceci s’explique par la baisse du prix relatif des produits industriels, qui les a rendus accessibles à toutes les couches de population. Aujourd’hui, la part des produits transformés dans le panier de courses est plus élevée chez les ménages les plus modestes, et celle des produits frais peut être considérée comme un marqueur de la position sociale.’

 

Il existe donc un lien entre une forte consommation de produits industriels contenant du sucre sous diverses formes et la prise de poids. Le documentaire ‘Sugarland’ de Damon Gameau, sorti en janvier 2018, en fait une démonstration effrayante.

 

L’obésité est liée à plus de 60 maladies chroniques. Ainsi, le risque d’être traité pour hypertension artérielle est multiplié par 2,3 chez les sujets en surpoids et par 3,6 chez les personnes obèses par rapport aux sujets de corpulence normale. De même, près de trois fois plus de personnes déclarent un diabète en cas de surpoids, sept fois plus en cas d’obésité.

 

Diabète

En l’espace de 35 ans, le nombre de diabétiques a doublé. Il y a 3,5 millions de diabétiques de type 2 connus en France. Mais 1 diabétique de type 2 sur 5 n’a pas encore été diagnostiqué. Le nombre de personnes atteintes a augmenté de 5,4% par an entre 2000 et 2011.

 

Il y a 35 ans, le diabète de type 2 n’existait pas chez les enfants. La maladie est diagnostiquée à un âge moyen proche de 65 ans. Cependant, le diabète de type 2 touche aujourd’hui aussi des sujets plus jeunes, y compris des adolescents, voire des enfants. Un enfant diabétique perd 19 ans d’espérance de vie.

 

Il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui, même s’il existe une prédisposition génétique, trouve sa principale origine dans notre alimentation. Le diabète de type 2 se développe silencieusement pendant de nombreuses années (entre 10 et 20 ans).

 

En pratique, le diabète multiplie par trois à cinq le risque d’infarctus du myocarde. En 2006 en France, 12 639 personnes diabétiques ont été hospitalisées pour un infarctus du myocarde et 9 % en sont décédées. La maladie augmente aussi le risque d’insuffisance rénale, d’amputation d’un membre inférieur ou encore de cécité. Toujours en 2006, 2 900 personnes diabétiques ont débuté un traitement pour insuffisance rénale terminale (dialyse ou greffe) en France et 9 000 ont dû subir une amputation d’un membre inférieur en 2007.

 

NASH

La maladie de NASH ou maladie du foie gras (stéatose hépatique non alcoolique) est une cirrhose du foie liée à la surconsommation de sucre. 1% de population française touchée, maladie émergente en forte progression. Le stade qui précède cette fameuse Nash – la « stéatose pure » – toucherait actuellement 15 à 20 % de la population française.

 

A cette longue liste on pourrait ajouter les maladies cardiovasculaires, les cancers…

 

Il est temps d’agir pour nous mais surtout pour nos enfants afin d’enrayer cette spirale infernale.

 

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